• A l'ombre de Notre-Dame

    Je suis allé chez Jean la première fois en 2001 pour parler de sa collaboration à la création d'un site internet. Lui, le grand ami des peintres du siècle précédent, embarqué sur internet ? Je l'avais rencontré quelques jours plus tôt dans un bureau du ministère de la culture aux côtés de Madeleine Malraux, GIsèle Caumont et Jean-Claude Noël venus évoquer avec les conseillers de Catherine Tasca (André Ladousse et Jean-Paul Ciret) la contribution du ministère à la commémoration du 100e anniversaire de la naissance d'André Malraux. Mon admiration pour celui-ci m'avait poussé à suggérer la réalisation d'un site internet adapté des "Voix du silence" que Jean Leymarie connaissait bien et admirait. Je me retrouvai ainsi au milieu de grands personnages, ce qui n'est pas dans mes habitudes !
    J'étais donc plutôt intimidé en sonnant à la porte de son petit appartement, rue du Cloître Notre-Dame, à l'ombre de la prestigieuse cathédrale de Paris. Son accueil fut des plus chaleureux et des plus simples. J'entrai dans une pièce décorée de tableaux (je me souviens d'un Music, entre autres) et de ce qui lui restait de livres. Je lui donnai un exemplaire des "Voix" car il m'avoua qu'il avait perdu une grande partie de ses livres dont celui-là.
    Très vite il employa le tutoiement et me parla d'art, de littérature, de Malraux et des projets qu'il avait en tête pour cet anniversaire. Soudain, vers la fin de notre entretien, il se mit à réciter par coeur la sublime fin du chef d'oeuvre de Malraux d'une voix qui me fit monter les larmes aux yeux. Ceci me donna tout de suite l'idée d'enregistrer Jean lisant les passages retenus pour figurer sur le site internet qui se devait bien sûr d'être audiovisuel.  Il accepta et c'est sa voix  qu'on entend  et que beaucoup prennent pour celle de Malraux.
    Je fus séduit par cette voix, ce sourire, ce pétillement des yeux qui évoquait certains autoportraits  de Rembrandt que lui et Malraux aimaient tant, cette sensibilité, et aussi par cette puissance d'esprit qui reposait sur une grande humanité.
    Lui qui était l'ami des plus grands peintres du XXe siècle me recevait comme un compagnon.
    La perte de sa présence vivante me rend soudain sensible tout ce qu'il représente. Son absence, comme celle de mon père ou celle d'un de mes professeurs, devient un garant de sa survie en moi. Le dialogue interrompu dans cette réalité se poursuivra jusqu'à mon propre départ. Je sais que, comme le grand-père que j'aurais aimé connaître dans ma jeunesse, il accompagnera mon rapport au monde.
    Raphaël Loison


  • Commentaires

    1
    visiteur_phd
    Mercredi 15 Mars 2006 à 19:09
    tr??uvante, rapha? cette ?cation tr?personnelle, ?lus d'un titre, de JL
    2
    visiteur_laplace j m
    Lundi 20 Mars 2006 à 08:22
    je le conece pas mais ,je partage l emotion avec toutes sa familles
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Lundi 24 Octobre 2011 à 02:14
    The mortgage loans are essential for people, which would like to organize their career. By the way, it's easy to get a college loan.
    4
    Mercredi 26 Octobre 2011 à 15:01
    All that we are is the production of what we have realize. Wait… Has anyone advocated dissertation writing to you. Please keep it up! Cheers.
    5
    Vendredi 28 Octobre 2011 à 00:49
    How could you compose the supreme knowledge related to this topic we wonder? The thesis writing service would employ masters as you to perform the dissertation thesis accomplishing. Hence you have got a nice chance to enter to the group of masters.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :